Le titre est un peu provocateur, je vous l’accorde et c’est le but. Il est grand temps de secouer un peu le marché de l’emploi et de dénoncer des pratiques RH discriminantes.
Car oui, nous avons une date de péremption professionnelle, et elle est bien loin de l’âge de la retraite. Elle se situe plutôt autour de 50 ans, soit 15 ans avant la retraite. A partir de là, garder son emploi devient « un privilège » et le perdre, un drame.
A l’heure où nous parlons d’inclusion et ou nous discutons même d’un éventuel recul de l’âge de la retraite, il serait temps de prendre conscience de ce qui se passe en réalité sur le marché de l’emploi.
Ce qu’il se passe, c’est que des algorithmes ont remplacé les humains et trient sur le volet les CVs sur des critères d’âge. Plus de 50 ans ? Le CV est directement recalé. Une réponse automatique vous informera dans les 5 minutes que malgré votre parcours remarquable, votre candidature n’a malheureusement pas été retenue.
Ce qu’il se passe c’est que dans le cas d’une restructuration, les entreprises aussi stables et grandes soient-elles, ont une fâcheuse tendance à se séparer des collaborateurs de 50 ans et plus pour réengager 6 mois plus tard des jeunes qui leur coûtent moins chers.
Ce qu’il se passe c’est que dans la tête d’un employeur, un employé de plus de 50 ans coûte trop cher et n’est plus assez agile. Alors mettons en perspective ce coût supplémentaire, avec des frais de recrutement, de formation d’une personne plus jeune et sans doute plus volatile. Valorisons la stabilité d’un réseau commercial, d’une assise, de 20 ans d’expertise, rencontrons l’humain avant de le catégoriser.
Le but ici n’est pas d’accuser mais de faire réfléchir. Sommes-nous réellement périmés à 50 ans ? Ne sommes-nous pas justement riches d’expériences, équilibrés, entourés d’un réseau, en adéquation avec ce que nous sommes et où nous allons ?
Chez DuoL nous rencontrons tous les jours des personnes au parcours de vie riche et inspirant, avec une forte volonté de travailler, de contribuer, de s’investir pour une entreprise qui leur donnerait leur chance. Mais trop souvent la main ne se tend pas côté recrutement. Trop souvent, leur CV passe aux oubliettes ne leur laissant aucune opportunité de se présenter.
Le monde du travail a besoin de ces seniors. Ils apportent aux structures de la stabilité, de l’expertise, du réalisme, de l’humain. Alors recruteurs, décideurs, chefs d’entreprise, vous aussi un jour arriverez à votre date de péremption. Ne serait-il pas temps de prendre des mesures plus inclusives pour que celle-ci soit la plus tardive possible ?